654 – Nuit bnie

1
Nuit bnie, douce nuit!
Viens couvrir d’un voile sombre
Cette terre de douleur,
Endormir les maux sans nombre
Qui nous font verser des pleurs;
Viens panser tant de blessures
Que rouvront les feux du jour.
Et fais taire nos murmures
En parlant de paix, d’amour!

2
Nuit bnie, douce nuit!
Quand se taisent sur la terre
Tous les bruits d’un vain labeur,
On entend, divin mystre,
Une voix qui parle au coeur :
De ce monde qui s’efface
Elle dirige nos yeux
Vers ce qui jamais ne passe,
Vers les astres radieux.

3
Nuit bnie, douce nuit!
Quand finira ma journe,
Je n’aurai point de terreur,
Car la nuit de feux orne
Parle d’un sjour meilleur,
Et mon Dieu, par sa promesse,
M’a rendu sa douce paix;
Son regard vers nous s’abaisse
Et sur nous veille jamais.